A découvrir ou redécouvrir, le travail de Jean ARP qui me fascine…
Jean Arp connu également sous le nom de Hans Arp, né le 16 septembre 1886 à Strasbourg, est un sculpteur, créateur de collages, graveur et poète. Cofondateur du mouvement dada à Zurich en 1916, il fut ensuite proche du surréalisme. Il réalisa de nombreuses œuvres plastiques, en étroite collaboration avec Sophie Taeuber-Arp, son épouse.
Riche de deux cultures (il est né, dans l’Alsace annexée, d’un père allemand et d’une mère alsacienne), Jean (ou Hans) Arp fut élève de l’École des arts appliqués de Strasbourg puis étudiant à l’École des beaux-arts de Weimar (1904), où il se passionne pour la peinture et la poésie modernes. En 1911, il participe à une exposition où figurent également Matisse et Picasso. Il rencontre Kandinsky, les Delaunay et, peu de temps avant la guerre de 1914-1918, Max Ernst, Modigliani et Apollinaire. Pacifiste, il gagne la Suisse, où il rencontre en 1915 Sophie Taeuber, qui deviendra sa femme. Jean Arp fait partie du Blaue Reiter, puis participe à la fondation du mouvement dada à Zurich en 1916. Il illustre plusieurs recueils de poèmes de Tristan Tzara.
Il travaille à des collages, à des tapisseries, écrit des poèmes et aborde la sculpture en 1917. Installé à Meudon en 1925, il crée ses premiers «reliefs», panneaux de bois ou de carton de différentes couleurs ou monochromes, découpés et superposés. De cette période durant laquelle Arp, dadaïste, donne libre cours à son humour, datent Fleur-marteau (1917), Assiette-nombril et fourchettes (1923) et Horloge (1924).
En 1930, il commence à sculpter le plâtre et le marbre, et publie ses premières plaquettes de vers en français. La même année, son ami Theo van Doesburg lance la revue Art concret. À cette époque, en effet, certains artistes non figuratifs commencent à récuser le qualificatif d’abstrait appliqué à leur art.
Arp, le tout premier, pense qu’il n’est rien de moins abstrait que ses sculptures qu’il veut fragments du réel et non copie de celui-ci : « Nous ne voulons pas copier la nature », écrit-il, « nous ne voulons pas reproduire, nous voulons produire, comme une plante qui produit un fruit, directement et non par truchement. Comme il n’y a pas la moindre trace d’abstraction dans cet art, nous le nommons : art concret. »
Cette prise de position est fondamentale pour Arp, qui entreprend une série de sculptures appelées Concrétions. Il cherche à créer des formes qui, par leur matière, leur volume, puissent se comparer, se confondre même, aux formes naturelles. Le galet poli par la mer, la rotondité du nuage, dans leur simplicité essentielle, vont l’inspirer, ainsi que le corps de la femme, dont certaines de ses sculptures semblent être l’archétype arrêté dans la pierre.
Arp vit en retrait, se consacre entièrement à son art tout en continuant d’écrire des poèmes, qu’il pose comme les jalons de sa recherche plastique. Ses sculptures se condensent, s’épurent ; ses poèmes, très marqués par l’esprit dadaïste, éclatent, s’éparpillent, tournent en dérision toute forme d’immobilisme intellectuel et esthétique. Sa femme, peintre et sculpteur qui poursuivait une œuvre parallèle à la sienne, meurt à Zurich en 1943.
À la Libération, Arp se voit consacré dans le monde entier. Des rétrospectives de son œuvre sont organisées, tandis que l’on publie ses poésies complètes. Il continue cependant de sculpter dans des matériaux aussi divers que le marbre ou le bois.
En 1954, il reçoit le Prix international de sculpture à la Biennale de Venise. Durant les dernières années de sa vie, une maladie cardiaque lui interdit de pratiquer la taille directe, Arp utilise comme à ses débuts le plâtre, le bois et la peinture et crée de nouveaux reliefs. La démarche artistique d’Arp qui pulvérise les vieux schémas et impose la nécessité de nouvelles formes notamment par ses sculptures, le place au premier rang des artistes modernes.
« Bientôt silence aura passé dans la légende. L’homme a tourné le dos sur le silence. Jour après jour, il invente des machines et des dispositifs qui augmentent le bruit et distraient l’humanité de l’essence de la vie, la contemplation, la méditation. »
Pour en savoir plus sur Jean ARP,
https://www.poemes.co/hans-arp.html